La lèpre est une maladie infectieuse, déclenchée par une myco-bactérie, c'est-à-dire un bacille acido-alcoolorésistant. Dans le cas de la lèpre, il s'agit du myco-bacterium leprae. On le rencontre essentiellement dans les pays chauds et, si la maladie sévit en Europe, c'est qu'elle a été rapportée des Antilles, d'Afrique noire, d'Extrême-Orient, d'un pays du Pacifique, mais aussi de pays plus proches comme le Portugal ou l'Afrique du Nord.
C'est une maladie qui s'attrape surtout dans l'enfance, dans de mauvaises conditions d'hygiène, ou par contacts directs, répétés, avec un lépreux qui peut plus ou moins s'ignorer, car les manifestations de la lèpre sont relativement peu spectaculaires dans certains cas. Selon que le sujet possède une haute résistance ou pas, il est plus ou moins atteint. S'il n'est pas du genre à se faire du souci, il va se considérer comme simplement atteint d'une maladie de peau, comme en France on trouve des personnes qui s'accommodent de leur eczéma, ou des enfants atteints d'impétigo et qu'on ne soigne pas, ou vaguement, avec les moyens du bord ou des recettes de bonne femme.
Deux sortes de lèpre
Il existe deux manifestations de la lèpre.
Elle peut être à tendance tuberculoïde (T), ou à tendance lépromateuse (L).
- Dans le cas de la lèpre T , on observe des lésions cutanées peu nombreuses et asymétriques. Ce sont des taches, surélevées ou pas, des plaques peu ou pas colorées, de forme annulaire. Elles sont sans poils et insensibles à la douleur. Les grands nerfs qui sillonnent le corps sont par endroits apparents, hypertrophiés.
- Dans la lèpre L, on a les mêmes manifestations cutanées, mais elles sont mal délimitées, rouges, parfois brun cuivré, toujours disposées de façon symétrique, plus ou moins disséminées, mais prédominant au visage où elles créent un faciès léonin, et aux extrémités, mains et pieds.
A ces lésions cutanées s'associent des infiltrations dans les muqueuses, dans les cartilages.
Les yeux, les ganglions sont atteints, et les gros nerfs très épaissis.
Il s'agit d'une maladie grave, bien sûr, mais tout dépend de la résistance du patient. Ces deux formes de lèpre évoluent généralement lentement, avec de temps en temps des poussées. En général, aujourd'hui, la médecine intervient à temps pour bloquer l'évolution.
Le traitement
Il peut parfois provoquer des réactions. S'il est mal toléré, la maladie s'accroît brutalement au lieu de régresser. Il comporte des sulfones, des sulfamides pendant plusieurs années pour la forme tuberculoïde. Pour la forme lépromateuse, le traitement est plus compliqué, et doit être poursuivi pendant plusieurs années, voire toute la vie.
En cas d'aggravation, suite à une réaction lépromateuse, la médecine propose la corticothérapie générale, parfois la thalidomide qui est très efficace mais qui ne peut être utilisée que par l'homme.
Il est bien certain que la lèpre demeure une horrible maladie, rongeante, déformante, de surcroît contagieuse par contact (d'où les léproseries et l'isolement des malades, coupés du monde), mais des progrès ont été faits dans le traitement. Il semble que la recherche se heurte au fait que le myco-bacterium leprae n'est pas cultivable 7, ce qui rend difficile l'expérimentation de substances susceptibles de l'anéantir.