95 % des femmes déclarent souffrir de ce que les Américains appellent de façon imagée le «cottage cheese»!
Plus scientifiquement nommée hydrolipodystrophie, la cellulite est le résultat d'une infiltration d'eau et d'une accumulation de graisses qui s'accompagnent d'une souffrance des adipocytes.
La source de tous les désordres
L'adipocyte a une capacité de stockage des graisses quasiment illimitée: sa taille peut être multipliée par 60!
Mais cette cellule est davantage qu'un réservoir de graisses.
Des travaux récents suggèrent qu'elle stimulerait la prolifération de pré-adipocytes «dormants» au sein même du tissu adipeux.
Cela signifie que lorsqu'il y a un apport de graisses alimentaires plus important, de nouvelles cellules graisseuses sont recrutées.
C'est pourquoi il existe parfois des récidives d'amas graisseux après une liposuccion si une hygiène de vie n'a pas été mise en place.
Une cellule complexe
L'adipocyte est une cellule au fonctionnement complexe.
Les lipides, qui proviennent essentiellement de notre alimentation, passent dans le sang où une enzyme les transfère aux adipocytes.
Le tissu graisseux est ainsi capable d'absorber jusqu'à 250 g de lipides par jour!
Quand le corps a besoin d'énergie, les réserves en graisses de l'adipocyte sont sollicitées.
L'adipocyte possède un équipement enzymatique qui lui permet de restituer les graisses afin qu'elles soient utilisées par l'organisme.
Les adipocytes sont regroupés en lobules, séparés par des cloisons inextensibles.
L'excès de volume de l'adipocyte entraîne un étirement des cloisons et la formation de dépressions visibles à la surface de la peau qui devient matelassée: c'est la peau d'orange.
Le gonflement de volume des adipocytes provoque une compression des vaisseaux sanguins et lymphatiques aboutissant à une perturbation de la microcirculation, d'où une rétention d'eau.
Enfin, les cloisons autour des lobules s'épaississent, sont asphyxiées et deviennent fibreuses.
Distribution du tissu adipeux
La distribution du tissu adipeux varie en fonction du sexe et de l'âge.
Elle se différencie clairement à la puberté, mais reste un phénomène particulièrement féminin.
Le corps de la femme est en effet bien plus riche en adipocytes que celui des hommes : 23 % du poids corporel des femmes est constitué de graisses contre 10 à 15 % chez les hommes.
Chez les femmes, elle se répartit surtout sur l'abdomen, les fesses, les hanches, les cuisses (localisation gynoïde); chez l'homme, elle se retrouve surtout dans la partie haute du corps (le cou, les épaules et le ventre).
Facteurs favorisant la cellulite
Il existe indéniablement une prédisposition génétique à la cellulite. Même si quasiment toutes les femmes se déclarent concernées par ce problème, il est clair qu'elles ne le sont pas toutes de la même façon. La culotte de cheval, qui correspond à une localisation profonde de la cellulite, a souvent un caractère héréditaire.
Les facteurs nutritionnels
La stabilité du poids est un point important dans le contrôle du développement de la cellulite.
Les adipocytes ont des capacités de stockage quasi illimitées.
De plus, les graisses ne procurent pas une sensation de satiété.
Les bonnes résolutions diététiques à prendre doivent s'orienter vers un équilibre basé sur un apport faible en graisses.
Les facteurs vasculaires
L'insuffisance veineuse, comme les jambes lourdes, les varices, ou encore les gonflements, favorisent la cellulite.
À noter que le tabac aggrave les troubles de la circulation car les tissus sont alors mal oxygénés.
La sédentarité
Le manque d'activité physique aggrave les problèmes de circulation souvent intriqués avec les problèmes de cellulite.
Les facteurs hormonaux
Les hormones ont une action directe sur le tissu adipeux, en particulier les strogènes.
La puberté, la grossesse, l'allaitement et la péri-ménopause constituent des âges clés pour la constitution de la cellulite.
À l'adolescence, la sécrétion d'oestrogènes est quelque peu anarchique. Les à-coups d'oestrogènes stimulent une enzyme qui favorise la fabrication des graisses.
Lors de la grossesse et de l'allaitement, les besoins de l'organisme sont augmentés et le tissu adipeux est là pour les couvrir le corps nécessite beaucoup de calories pour mener à bien une grossesse: 80000 calories au total soit 300 calories supplémentaires par jour, voire 400 calories quotidiennes au dernier trimestre.
En revanche, l'allaitement est l'une des seules situations physiologiques qui puissent faire fondre la cellulite; encore faut-il qu'il dure suffisamment longtemps: au moins 6 mois!
Lors de la ménopause, l'arrêt de la sécrétion d'oestrogènes est à l'origine d'une accumulation de graisse androïde qui se répartit sur des territoires nouveaux pour la femme comme le ventre, les bras, les épaules et les seins.
Les facteurs psychiques
La fatigue psychique, l'anxiété, la dépression, peuvent induire des troubles dans la régulation neuro-endocrinienne et favoriser la cellulite. Il arrive que les psychotropes génèrent également une accumulation de cellules graisseuses.
Les adipocytes,une croissance illimitée !
Le nombre d'adipocytes n'est pas fixe dès la naissance; les cellules ont la possibilité de se multiplier tout au long de la vie.
La masse du tissu adipeux augmente généralement jusqu'à 60 ans, proportionnellement avec le poids.
Après cet âge, on observe une diminution du poids et une perte de la masse musculaire, mais le tissu adipeux, lui, continue d'augmenter.
Les solutions pour lutter contre la cellulite
On peut prendre un certain nombre de dispositions pour combattre la cellulite ou la limiter.
Les recettes diététiques avec une ration alimentaire comportant moins de graisses et de sucres à action rapide sont bien sûr indispensables.
Par ailleurs, une activité physique permet de tonifier la peau, elle modèle le corps, lui donne du tonus et une allure plus ferme.
Les exercices en aérobie sont particulièrement intéressants car ils utilisent l'oxygène et mobilisent les graisses. Il s'agit avant tout des sports d'endurance comme la marche et la natation.
Côté soins, optez pour des cosmétiques à base de principes actifs comme vigne rouge, marron d'Inde, ruscus,ginkgo biloba... visant à améliorer la microcirculation, et de caféine qui restructurera la peau.
Médecin et du kinésithérapeute
Les problèmes de circulation veineuse seront traités par des veinotoniques et/ou des drainages lymphatiques ainsi que par le port du collant de contention.
Signalons également la mésothérapie, dont les multi-piqûres peu profondes sont théoriquement censées faire fondre la graisse et activent la circulation sanguine.
Enfin, l'endermologie est une technique pratiquée par les kinésithérapeutes, Il s'agit d'un palper-rouler profond qui permet d'améliorer l'aspect cutané, mais implique un nombre de séances important.
Cette technique est la plus séduisante à l'heure actuelle, mais elle nécessite un traitement d'entretien.
La solution chirurgicale
La liposuccion est une intervention indiquée lorsque l'excès de graisses est évident (culotte de cheval, face interne des genoux, fesses, abdomen, mais aussi menton).
C'est l'acte chirurgical le plus pratiqué en France, il permet d'éliminer la graisse profonde; par contre, il ne traitera pas l'aspect de peau d'orange.
La méthode consiste à introduire, par une petite incision, une canule qui va disséquer les graisses et en même temps les aspirer.
Des canules plus fines permettent de traiter les cellulites plus superficielles (lipo-sculpture); l'aspiration se fait dans ce cas à la seringue et s'applique aux zones délicates et limitées.
Pour compléter la lipo-aspiration, on pourra recourir à des ultrasons utilisés de façon externe.
Le but est de faire exploser les adipocytes dont le contenu est ensuite évacué par une aspiration traditionnelle.
La solution pour traiter définitivement la cellulite n'existe pas encore. On peut espérer qu'une meilleure connaissance de l'adipocyte permettra la mise au point de nouveaux actifs qui agiront au cur même du tissu adipeux.