La toxine botulique est l'un des poisons les plus violents qui existent, classé comme arme biologique à cause de sa capacité à paralyser les muscles.
Son utilisation en esthétique est récente.
Aujourd'hui, la toxine botulique est devenue incontournable pour traiter les rides de la partie supérieure du visage.
D'autres indications comme le torticolis spasmodique (qui possède l'AMM) par exemple ou l'hypersudation font aussi appel à la toxine botulique. Le traitement à la toxine botulique est le plus souvent connu sous le nom "d'injections de Botox".
Origine de la toxine botulique
La maladie qui se rapporte à cette toxine, le botulisme, a été décrite au XIXe siècle.
Des personnes étaient mortes de paralysie à la suite d'un banquet au cours duquel avaient été ingérés des plats contaminés par une bactérie, dostridium botulinum, qui sécrète la toxine botulique.
Pourquoi injecter de la toxine botulique dans les rides ?
Le constat est simple: certaines rides sont provoquées par la contraction répétée de muscles précis: le froncement des sourcils provoque «la ride du lion»; le haussement des sourcils est à l'origine des rides horizontales du front; les rides de la patte-d'oie sont liées au sourire appuyé.
L'injection de très petites quantités de toxine botulique va entraîner une paralysie sélective des muscles concernés, aboutissant en quelque sorte à une mise au repos forcé du muscle, qui fait disparaître la ride.
Cette disparition est suspensive: elle dure entre 3 et 4 mois, voire jusqu'à 6 mois.
Quelles rides peuvent être corrigées?
Les rides du haut du visage essentiellement: la ride du lion, les rides horizontales du front et les rides de la patte-d'oie.
Certains médecins s'aventurent vers d'autres localisations d'injection, notamment au niveau du bas du visage et du cou, mais des effets secondaires importants peuvent survenir si la technique n'est pas parfaite, comme une légère asymétrie du sourire ou, plus grave, une gêne lors de la déglutition ou des troubles de la voix après injection pour les rides du cou.
Quels sont les risques de cette technique ?
Les doses de toxine botulique injectées dans les rides sont I 000 fois moins importantes que celles qui peuvent provoquer le botulisme, d'où leur innocuité.
Par ailleurs, il n'y a pas d'allergie à la toxine botulique, donc aucun test préalable.
Les risques sont donc surtout liés à une erreur d'injection. L'affaissement de la paupière supérieure constitue l'effet le plus gênant.
Il correspond à une diffusion du produit jusqu'au muscle releveur de la paupière.
Cela peut persister plusieurs semaines au terme desquelles le problème disparaîtra totalement et sans séquelles.
Des collyres diminueront ce désagrément, mais ne raccourciront pas sa durée d'évolution.
Il peut aussi y avoir une asymétrie des sourcils, voire un sourcil trop relevé (sourcil Méphisto); là encore, il faut insister sur le fait que l'effet est transitoire.
Enfin, des résultats incomplets se constatent lorsque les doses injectées sont insuffisantes.
La toxine botulique est autorisée dans la correction des rides
Vistabel est le nom de la toxine botulique qui a obtenu l'AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) pour le traitement des rides entre les sourcils «entraînant un retentissement psychologique important»!
Seuls certains médecins spécialistes (les chirurgiens plasticiens, en chirurgie de la face et du cou, en chirurgie maxillo-faciale et les dermatologues) peuvent vous l'injecter.
L'injection peut désormais se faire au cabinet du praticien.
Votre médecin est toujours tenu de vous donner une information détaillée concernant le produit et de vous avertir des risques liés à l'injection par la signature d'un consentement éclairé.
Déroulement de la séance d'injections de toxine botulique
Vous serez installé(e) en position demi-assise.
Contrairement aux produits de comblement, la toxine botulique ne s'injecte pas dans les rides mais dans les muscles.
Pour bien les repérer; on vous demandera de forcer la mimique qui déclenche la ride.
Pour ceux et celles qui craignent les piqûres, sachez qu'elles sont peu douloureuses et que leur nombre est très limité: pas plus de 7 en moyenne.
Une sensation de brûlure est ressentie pendant l'injection.
Après l'injection, un hématome aux points d'injection est possible. Surtout, des maux de tête, parfois intenses, peuvent survenir dans les heures qui suivent et persister pendant plus de24h.
Précautions particulières pour les injections de toxine botulique
Pour éviter une diffusion du produit, certaines précautions sont à respecter:
- ne pas s'allonger pendant les deux heures qui suivent l'injection.
- ne pas masser la zone injectée, certains préconisent même de forcer les mimiques pour bien fixer le produit, profitez-en car vous ne pourrez plus le faire après !
Ensuite, la disparition de la ride ne se fait pas de façon immédiate. Dans les 24 premières heures, on ressent une difficulté à froncer les sourcils.
Mais l'action maximale de la toxine ne s'installera qu'au bout de deux semaines.
Les résultats des injections de toxine botulique
Ils sont souvent spectaculaires. On ne fait jamais de retouches même si vous considérez le résultat insuffisant. Il faut attendre un minimum de 9 semaines avant de réinjecter
L'injection de toxine botulique nécessite une technique rigoureuse et une bonne connaissance anatomique.
Elle doit être effectuée par un praticien qui possède une formation solide, compte tenu de la nature du produit.
Les effets relaxants de la toxine sont limités dans le temps car le muscle est progressivement réinnervé, ce qui rend sa contraction à nouveau possible.
L'injection peut être renouvelée tous les 6 à 8 mois.
Aux État-Unis, l'usage de la toxine botulique dans le traitement des rides a augmenté de 1500 % en 4 ans!
Cet engouement pour la toxine botulique, notamment dans le cadre des «botox parties» où l'on boit de l'alcool en attendant de se faire injecter entre copines, est une dérive dangereuse.
Autre point dont il faut se méfier: l'effet lift de la toxine botulique est connu, mais attention à ne pas sombrer dans l'inexpressivité...
Enfin, un article récent mettait en garde sur le fait que l'on ne connaît pas ses effets à très long terme.