Votre médecin habituel peut, lui aussi, vous aider à retrouver une belle peau. Son action ne sera pas mécanique et localisée comme celle du dermatologue ou du chirurgien. C'est en examinant de près votre état de santé, en prescrivant des dosages et des analyses, qu'il va pouvoir agir. Il ne faut jamais oublier que la peau est, avant toute chose, le reflet d'un état interne, que toutes les fonctions de l'organisme s'y répercutent, que toutes les carences y laissent des traces.

Les fonctions hépathiques

La peau desséchée, les traits tirés, le teint brouillé, le visage congestionné connaissent souvent une cause unique, dit le médecin : un mauvais fonctionnement du foie. Inutile d'appliquer crèmes et lotions si on ne soigne pas d'abord ce foie. Et il poursuit : " Quand nous éliminons de la sueur pour désintoxiquer l'organisme, quand nous sécrétons une mince pellicule de graisse pour le protéger et assouplir la peau, quand nous fabriquons de l'acide lactique qui maintient notre épiderme à un taux d'acidité suffisant pour empêcher la pullulation des microbes et des parasites, quand nous sécrétons enfin sous l'action du soleil des pigments bruns afin de diminuer notre sensibilité aux rayons solaires et transformer la vitamine D, nous réagissons sous l'impulsion du foie, qui règle l'harmonie des fonctions et en corrige les troubles.
" Le foie tient la bride aux commandes de notre appareil digestif, de notre sang, de notre assimilation ; il dirige notre production d'hormones et, occasionnellement, lutte contre l'infection. Il sécrète la bile qui sert à nous faire digérer les graisses, à faciliter l'évacuation de l'intestin, à nous faire éliminer nos déchets. Il sert aussi de grenier répartiteur pour les vitamines que nous absorbons. Enfin, il est le seul organe qui puisse fabriquer des anticorps, ces éléments qui nous permettent de nous défendre contre les microbes. Ainsi la teneur de nos tissus, la teneur en sucre de notre sang, la teneur en urée de notre urine sont sous sa dépendance, et son dérèglement se répercute sur notre peau. Car, si nous digérons mal, notre sang n'est pas purifié ; si nous éliminons mal, notre équilibre hormonal n'est pas réalisé ; si nous réagissons mal aux microbes, notre peau est mal protégée, mal nourrie, mal irriguée, mal désintoxiquée, mal défendue contre les infections, sources de boutons et autres maux. "
Cet énoncé indique assez bien qu'il n'y a pas de belle peau sans bon foie. La première chose à faire si l'on veut soigner sa peau et son foie est donc d'aller voir le médecin pour qu'il prescrive un traitement de régénération hépatique. Outre quelques médicaments d'encouragement, il suffira bien souvent de se mettre à un régime pauvre en graisse (pas de chocolat) et de faire une cure d'eau minérale et de tisanes.
Ce point de vue médical serait aujourd'hui contesté. Des enquêtes effectuées aux Etats-Unis indiqueraient que le foie n'a aucune action sur la beauté du teint.

Les fonctions digestives

Quand elles sont défaillantes, on s'expose, entre autres, à avoir un teint congestif, c'est-à-dire rouge, teinte qui peu à peu deviendra permanente. Ce sera la porte ouverte à la rosacée. Le médecin peut établir une ordonnance pour stimuler les fonctions digestives et prescrire un régime réparateur.

Les fonctions intestinales

On a souvent observé soi-même le rapport entre le teint et de mauvaises fonctions intestinales. Les personnes régulièrement constipées ont le teint gris, cireux et la peau épaisse. Il importe donc d'avoir une bonne élimination. De légers laxatifs pourront stimuler un intestin paresseux ainsi qu'une discipline rigoureuse d'excrétion. " Un intestin se dresse, comme un petit chien ", dit le médecin.

Les fonctions hormonales

Les fonctions hormonales ont des répercussions nombreuses sur la peau et les cheveux.
On sait déjà que le déséquilibre hormonal figure parmi les causes de séborrhée et d'acné. La pilule, on l'a vu, si elle est mal dosée, provoque ce déséquilibre. Quand la peau est trop sèche, la cause peut venir d'une insuffisance de progestérone.
Quand des plaques brunes apparaissent après une exposition solaire, la folliculine peut être en jeu.
Bref, quand une peau pose des problèmes malgré les soins dont elle est l'objet, une recherche du côté de l'équilibre hormonal s'impose. Le médecin prescrira un dosage en laboratoire.

Les fonctions sanguines

Enfin peut aussi se poser la question de l'équilibre sur le plan vitamines et sels minéraux. Il arrive que certaines peaux s'améliorent brusquement et comme par enchantement après une cure de magnésium. Ce sel minéral, curieusement, manque à notre alimentation, peut-être parce que nous ne consommons plus assez de légumes secs. De même la vitamine E, excellente pour la peau, et qu'on trouve surtout sous la peau des céréales, a disparu, du fait du polissage des grains. Un dosage sanguin peut révéler quels minéraux manquent : fer, calcium, potassium. Il suffit, dans ce cas, de combler le déficit avec le produit idoine qu'on trouve chez le pharmacien.
Nota : Le médecin se plaint parfois des personnes qui, voulant bien faire, consomment régulièrement et massivement des vitamines, du calcium, du magnésium, en vente libre dans les pharmacies. Il rappelle qu'il importe d'évaluer la carence pour pouvoir apporter à l'organisme ce qui lui manque. Cela n'est possible qu'après examen du sang.

Les fonctions alimentaires

Il faut un bon foie pour avoir une belle peau, des fonctions hormonales équilibrées, suffisamment d'oligo-éléments, de vitamines dans le sang, une bonne élimination, etc. Tout ce qui précède nous ramène, en fait, au régime alimentaire. Que sait-on sur les aliments qui contribuent, au bout de la chaîne, à faire une belle peau ?

On sait que la peau a besoin de protéines, qui seules peuvent entretenir, réparer ou construire les tissus nobles. Les féculents et les graisses brûlent pour donner de l'énergie et se transforment souvent en tissu adipeux. Celui-ci n'est pas inutile ; il retarde le vieillissement et fait des épidermes bien tendus.

Aussi, aux viandes, oeufs, poissons et fromages qui apportent des protéines, il faut ajouter le pain et les farines, qui nourrissent le tissu adipeux. Bien sûr, il n'en faut pas trop, car il n'est pas question de devenir obèse, mais il ne faut pas les supprimer complètement de l'alimentation au nom de la minceur.

La peau a besoin de sels minéraux, dont le fer, qui fait le sang plus rouge et mieux oxygéné, l'iode, qui assure un bon fonctionnement de la glande thyroïde, d'oligoéléments comme le soufre, de vitamine A, la vitamine de la peau, anti-sécheresse, qui lui donne souplesse et aspect lisse. Ces sels minéraux, on les trouve dans le lait frais, les fromages, les légumes verts, le poisson, les fruits de mer. Quant à la vitamine A, elle existe dans les abats, le persil, les tomates, les épinards, le cresson, les abricots, et bien sûr dans la carotte (carotène)

En conclusion : une nourriture très variée, comprenant tous nos produits alimentaires habituels et naturels, fait une belle peau.
Mais il ne faut pas abuser des charcuteries grasses, qui brouillent le teint et font venir les boutons en provoquant des fermentations intestinales.

Par contre, les jus de fruits frais pris le matin donnent au bout de quelques jours un teint plus frais, à cause de leur huile essentielle antiseptique, qui neutralise dans l'intestin les éléments responsables de la fermentation et des déchets " montés " à la peau.

La levure de bière, qui contient de la vitamine B, est aussi dépurative. Une ou deux cuillerées à soupe ajoutées au jus de fruit donnent encore plus de fraîcheur aux teints atones. Un demi-verre de jus de carotte pris le matin pendant une cure de deux semaines donne le teint rosé et, si on est dans une période de pré-vacances, prépare au bronzage.

L'alcool met le feu aux joues. Au début, la réaction est passagère, mais bien vite la rougeur s'installe. Les aliments pigmentés, épicés ont le même effet sur les peaux claires. Le vin est moins mauvais pour l'érythrose et la couperose, mais à la longue il fait des nez rouges de clochard.

Le sucre pur, celui des bonbons, des gâteaux, du chocolat, favorise l'apparition de la séborrhée. A tel point que certaines acnés guérissent uniquement après une suppression bien suivie de sucres rapides (les microbes s'en délectent).

La manière de manger joue un rôle dans l'assimilation, donc sur la peau. Les personnes qui mangent vite ont des poussées congestives. Les acnéïques sont souvent des personnes qui ne prennent pas le temps de mastiquer, qui avalent tout rond les bouchées.

Enfin, l'eau est importante pour la beauté de la peau. Il ne faut pas oublier que l'hydratation du derme et de l'épiderme vient de l'intérieur ! Il faut apporter à l'organisme le liquide dont il a besoin pour ses multiples usages, sans exagérer toutefois, et se souvenir que le sel retient l'eau dans les tissus. C'est peut-être embêtant pour la ligne, mais bon pour la peau. Il faut parfois choisir entre l'entretien de la minceur et le vieillissement cutané. Choix difficile, d'autant plus qu'il s'agit dans les deux cas de la sauvegarde de sa beauté. Mais on doit pouvoir trouver un juste milieu. La recherche de l'équilibre, dans quelque domaine que ce soit, n'est-elle pas la préoccupation essentielle de tout être vivant désireux de mener sa monture le mieux et le plus loin possible dans le temps ?